Rayons de Soleil & Colère

SUJET PRIVÉ avec GABRIELLE HIGGHINS.

Les rayons de soleil reflétaient sur les galets enneigés à mes pieds. J'étais assis en dessous d'un arbre, à l'ombre, mais le soleil se déplaçait rapidement à cette heure et il commençait à m'atteindre. D'une façon détendue, j'avais le bras sur le dossier du banc de fer et je regardais les gens du coin passé. C'était l'endroit le plus achalandé du village, c'est à dire peut-être moins 2 personnes/minute. Il y avait qui ceux qui allaient faire leur épicerie, et ceux qui entrait au restaurant. Il était tôt pour souper, seulement 15h00. Il y avait aussi cette vieille dame, Mme Macdonald je crois bien, debout depuis une demie-heure devant la petite fontaine, elle regardait la glace qui s'était formée où l'eau avait l'habitude de se déplacer. Elle était bien habillée, elle ne devait pas avoir froid et je ne m'inquiétais pas de son sort. Certains disaient qu'elle était étrange, mais d'après moi elle profitait du bel après-midi d'hiver auquel on avait droit pour une fois. J'adorais la pluie, je n'étais pas désespéré de vivre dans un endroit tel que l'Écosse ( bien que c'était aussi tout ce que j'avais connu), mais un peu de soleil ne me rendait pas de mauvais poil.

Un homme avec un chapeau, méconnaissable à cette distance, entra à la librairie. J'imaginais que par cette journée ce devait être Ben, l'oncle d'Amaris et propriétaire de la boutique qui devait travailler. Je suis certain qu'il aurait laissé une journée de congé à la jeune fille à cause de la température, comme si ça l'affectait vraiment. Pour ma part, je n'avais aucunes raisons valables de m'être assis sur ce banc. J'étais sorti de chez moi sans la voiture, imaginant que l'air marin me ferait du bien, et en effet il m'avait calmé, mais je ne pouvais pas retourner à la maison comme ça. Je me sentais trop mal et mon orgueil on prendrait un coup, honnêtement. Elizabeth m'avait encore énervé, à un tel point. Elle était complètement immature. Peut-être que notre différence d'âge inconnue des autres en était la cause, mais parfois ces réflexions me faisaient bouillir. Et ça finissait toujours d'une façon surdimensionnée et totalement inutile. Je l'énervais, elle me faisait des petites remarques, je ne disais rien. Elle me parlait, je la taquinais, elle commençait à bouder et j'essayais de m'excuser, mais ce n'était pas assez, alors elle commençait à crier et à tout me reprocher. Et je n'étais pas du genre à me laisser faire et prendre toutes les remarques sans rien dire, je devais les lui rendre, ce que je fis. Ça en vient à une engueulade monstre, comme très peu souvent. Et Dieu seul sait que lorsque l'on m'énerve je deviens violent. Lizzy le savait très bien, mais elle n'arrêta pas et c'est après avoir brisé son pot à fleurs stupide que j'étais parti.

Cela faisait deux heures que j'étais assis sur ce banc. J'avais eu le temps de faire la liste d'épicerie pour me changer les idées, d'assister à une tombée de petits flocons blancs qui s'étaient calmés, étant emportés avec leur nuage vers l'ouest. Malgré toutes les personnes qui passaient et qui me connaissaient, personne ne m'avait adressé la parole et j'en étais bien heureux. Je n'étais pas vraiment dans un état de parler. J'étais encore secoué, bien que plus calme. En apparence, les gens allaient penser que j'appréciais la chaleur du soleil qui était maintenant rendu à éclairer mes jeans noirs alors qu'en fait je m'en voulais, je me jugeais et avais envie de crier. J'étais rendu maître dans l'art de projeter une fausse image. Mme Macdonald devait se dire à l'instant même, elle s'en allait enfin, que j'étais le jeune homme le plus calme de tout Port Ellen. Elle me regardait, je lui souris, elle fit de même et se dirigea dans une rue plus calme, celle qui menait vers l'église. Je soupirai. Je ne voulais pas retourner chez moi, pas avant des jours. J'envisageai même d'aller dormir chez mes parents. Mais pour l'instant, je restai assis sur mon banc.

Messages : 21 Date d'inscription : 01/12/2008

J'avais eut une belle surprise ce matin en me levant. Tout d'abord je ne n'étais pas tombée directement en me réveillant, ce que je prend comme un exploit personnel, mais le meilleur, c'est qu'en jetant un regard par la fenêtre de ma maigre chambre je vis toute la ville recouverte d'un beau manteau blanc. J'adore la neige, depuis toujours, et voir la ville ampli de petits flocons me donnais le sourire. L'autre bonne nouvelle de la journée était que je ne travaillais pas, mais ça n'allais pas réellement m'obliger à ne rien faire. Je ne pouvait ne rien faire, c'était scientifiquement impossible. J'ai toujours eut ce besoin de bouger, de faire quelque chose, si je le pouvais, je ne dormirais pas, c'est une perte de temps.

Il était maintenant aux alentours de 15h00 de l'après midi, j'avais fait quelques courses, rangé entièrement mon appartement, et je n'avais strictement plus rien à faire. Je ne supportais pas ça, ne rien faire, c'est tellement ennuyant, mais mon cerveau était dans une sorte de sommeil et ne trouvait plus rien à me faire faire, c'était d'un ennuie.
J'en avais alors profité pour me promener un peu dans la ville, pourquoi pas passer à la librairie pour acheter un livre ou deux ? J'étais passé par un petit café pour prendre une boisson, je flânais maintenant dans les rues avec mon petit gobelet entre les mains. Malheureusement ma maladresse légendaire ne tarda pas à montrer le bout de son nez. Je trébucha et mon gobelet partit s'étaler lamentablement sur les chaussures d'un jeune homme assis sur un banc.

- Nonononononononononononononon

Je parle toujours très vite dans ce genre de situation, et je peux vous dire que cela m'arrive souvent. Je me baissa pour reprendre le fameux gobelet et constata les dégâts. Pourquoi ce genre de situation m'arrivait tout le temps ? Je n'étais même pas capable de tenir correctement sur mes deux pieds. Je regarda le jeune homme avec un air vraiment navré.

- Je suis vraiment, vraiment désolée.

Je parlais toujours vite, et triturais un bout de mon manteau avec une main, je me sentais obligée de faire quelques chose, même si c'était quelque chose de complètement stupide, mais je ne pouvais pas rester immobile, j'avais ce besoin de bouger, et mon cerveau décida que ce fut ma main.